Journée de prévention du suicide : La Société civile de Mususa appelle la population au dialogue et à la protection de la vie malgré tout
La prévention du suicide, c’est un programme que l’humanité célèbre le 10 Septembre de chaque année. Pourquoi faut-il prévenir les suicides dans le contexte d’un pays en guerre ? Maître Moïse NDEKEYONGE invite la population à l’esprit du dialogue malgré les contraintes qu’entrainent la guerre et d’autres conséquences de la conjoncture économique qui caractérisent l’Est de la RDC.
Interrogé ce Mardi 10 Septembre 2024, à la suite de la flambée des cas des suicides en commune Mususa, Moïse NDEKEYONGE, président de la société civile de ce noyau municipal décrit près de 10 cas pratiques de suicides.
« Depuis disons Janvier, nous avons enregistré pas mal de cas de suicides. Si vous vous rappelez, il y a eu un papa au niveau de Vighole ; il y a eu un autre papa qui s’était pendu au niveau de Bulema ; un autre monsieur qui s’était renversé de l’essence et récemment ici il y a eu des cas comme une fille qui s’était retrouvée au niveau de l’Eglise adventiste là au quartier et même un autre cas c’est celui du fœtus abandonné au quartier Kitulu. Et donc il y a eu quelques 8 cas et donc pas mal de cas vraiment, surtout des cas officiels », a décrit Moïse NDEKEYONGE, Président de la Société Civile en Commune Mususa.
Qu’est-ce qui pouvait entrainer tous ces cas qui endeuillent au-delà des conflits armés ? Ce cadre de cette structure citoyenne estime que les déceptions et les coups durs de la vie socioéconomique peuvent avoir été les causes clés des suicides.
« Nombreux cas pareils sont dus à des déceptions et d’autres à la vie quotidienne qui devient un peu pénible. Et d’autres cas sont dus aux problèmes sociaux ou quelqu’un a un problème avec X et que quelqu’un suite au dépassement ou suite à la honte, ou autre voie, préfère de passer par le suicide ce qui n’est pas bon », s’est désolé Moise NDEKEYONGE, Syndic près le Tribunal de Grande Instance à Butembo.
Ce juriste de formation conseille la communauté de s’ouvrir chacun à l’autre pour partager les problèmes et les solutions et ainsi veiller à la vie qui reste sacrée et qui ne doit pas se perdre quand on a encore la grâce de l’avoir. Pour lui, le dialogue est une des clés importantes pour prévenir les suicides.
« Vraiment c’est une chose qui fait mal au cœur. D’ailleurs en général, nous devons demander à la population de ne pas chaque fois passer par cette voie, surtout en cas de déceptions parce que nous devons chercher à couvrir les dégâts sans passer par ces voies que nous décrions. On doit savoir que la vie humaine est sacrée et c’est le même principe dans la Constitution de la République et la Déclaration Universelle des Droits Humains. Il faut vraiment contacter les proches afin de vous aider à trouver des solutions », a appelé Moise NDEKEYONGE, Défenseur Judiciaire.
A l’échelle mondiale, les scientifiques estiment qu’un suicide a lieu toutes les 40 secondes et une tentative toutes les 3 secondes.
La journée mondiale de prévention du suicide a été créée pour sensibiliser le grand public à la prévention du suicide et promouvoir des ressources accessibles à tous. Ainsi, l’Article 16 de la Constitution de la RDC prévoit la sacralité de la personne humaine comme pour appuyer les Résolutions internationales qui désapprouvent le suicide.
Jures Kizito