Journée de la langue de signes : Un enseignant et un élève montrent les avantages de s’intéresser à cette potentielle 5e langue nationale en RDC
Les parents qui hébergent enfants malentendants doivent les inscrire dans des écoles. Objectif visé, faciliter l’inclusion sociale de cette catégorie de personnes. Richard MABUSUVYAKI KAKULE, frère de l’Assomption et enseignant à l’Institut Notre Dame de l’Assomption en ville de Butembo, a lancé cet appel ce mardi 23 septembre 2025. C’était à l’occasion de la journée internationale de la langue de signes célébrée chaque 23ième jour du mois de septembre de l’année.
Devant la presse, Frère Richard MABUSUVYAKI KAKULE, a indiqué que ces derniers temps, les enfants sourds-muets qui ne fréquentent pas l’école sont confrontés aux multiples difficultés dans la vie courante.
Frère Richard MABUSUVYAKI KAKULE a déclaré qu’au cours de cette période durant laquelle les entendants s’intéressent de plus en plus à la langue de signes français, les enfants malentendants qui n’ont pas été instruits à l’école éprouvent d’énormes lacunes à s’exprimer librement et aisément au sein de la communauté.

Cet enseignant a insisté que les sourds- muets sont obligés à étudier afin d’établir le contact leurs proches.
«Dans cette société moderne, les enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, ils auront toujours un problème parce qu’en langue des signes, il y a la langue maternelle que tout le monde ne maitrise pas. Aujourd’hui, tout le monde est en train de fournir d’efforts pour s’adapter à la langue des signes et surtout les signes français. C’est la société qui est en train de s’adapter à cette langue. Donc un enfant qui n’est pas à l’école aura du mal à s’exprimer dans la communauté parce que la langue maternelle n’est plus connue par plusieurs personnes. Ils sont contraints à étudier juste pour être en contact avec la communauté », expose le Frère Richard MBASUVYAKI KAKULE.
Notre interlocuteur a fait entendre que l’ignorance de certains mots des langues de signes par les parents qui hébergent les enfants sourds-muets favorise un problème d’incompréhension en famille.
Pour lui, cette situation est consécutive aux nouvelles connaissances que l’enfant malentendant acquiert dans les structures éducationnelles.
Pour ce faire, Frère Richard MABUSUVYAKI KAKULE a saisi cette occasion pour convier la population en général et les parents en particulier à apprendre la langue de signes afin d’améliorer la communication sociale.
« Les parents ne s’entendent plus avec leurs enfants. C’est ainsi qu’il y a trop des complications entre parents et enfants parce qu’il y a incompréhension et surtout les enfants viennent de la maison en connaissant la langue maternelle quand ils arrivent ici, nous leurs apprenons le français. Certains signes que les parents connaissaient à la maison disparaissent après quelques jours on constate que les parents et les enfants ne s’entendent plus. C’est pour cela que chaque année, nous organisons une formation. Les parents sont surtout invités à venir apprendre et s’adapter à cette langue des signes afin d’éviter les problèmes d’incompréhension qui peuvent surgir en famille. La langue ne demande pas trop des temps. Elle dépend de la donation de chacun. Elle peut faire trois mois même dans un mois», invite cet enseignant.
Pour sa part, Fikiri NANZIGE DONMEDI, élève de la 8ième année à l’Institut Notre Dame de l’Assomption, s’est dit très fier d’appendre avec les sourds-muets dans une même classe.

Confiant de sa formation reçue en langues de signes, il invite la communauté à considérer cette catégorie de personnes dans la société.
« Quand on voit nos amis qui ne parlent pas alors que nous nous parlons, nous avons constaté que nous ne pouvons pas réussir à nous faire comprendre. C’est difficile de s’exprimer avec eux. C’est pourquoi nous apprenons la langue des signes pour que nous puissions chaque fois s’exprimer avec eux. C’est juste dire que, si on n’apprend pas la langue des signes, nos amis sourds-muets vont se retrouver écartés de nous. Ils vont penser comme si nous ne les aimons pas. Nous devons parler avec eux et apprendre comment vivre avec nos amis sourds-muets », se réjouit l’élève Fikiri NANZIGE.
Pour votre gouverne, la langue des signes pourrait devenir la cinquième langue en République Démocratique du Congo tel qu’envisage la Loi organique 022/003 du 3 mai 2022 portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec handicap.
Tenez, le premier Dictionnaire de la langue des signes congolaise avait été verni samedi 3 novembre 2024 en présence du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Victoire Pozite