Guerre en RDC : Un panel de 5 facilitateurs pour juguler la crise, quelles chances après l’Angolais Laurenço ? Analyse du CT Elysée Mateso de l’UOR

Le désistement du Président angolais de son poste de médiateur dans le conflit entre la RDC et le Rwanda était prévisible. Analyse du Chef de Travaux KASEREKA MATESO Elysée, enseignant au Département de Relations internationales à l’Université Officielle de Ruwenzori, UOR Butembo.
Interrogé ce mardi 25 mars 2025, notre interlocuteur fait constater que Joao Lourenco aurait noté qu’il y a une sorte d’entremêlement d’initiatives dans ce qu’il faisait au sujet de la recherche de la paix en RDC.
« Alors, Lorenço a permis à terme d’actif de mettre sur la table Tshisekedi et Kagame qui avant, se disaient qu’ils pouvaient se voir au ciel. Dans son point négatif, Lorenzo semblait être beaucoup, être penché vers la RDC. Deuxièmement, il avait cette passion d’amener coûte que coûte exactement la paix en RDC, à faveur de la RDC. En termes de la médiation, c’était quelque chose de couac qui existait. Mais aussi, et même s’il voulait amener exactement ça peut-être au niveau de la RDC, il trouvait que parfois la RDC n’était pas aussi sérieuse. Parce que tu t’imagines, tout en ayant relancé déjà la médiation, il trouve qu’il y a encore la même personne qui cherchait ses services est déjà au Qatar et au même moment on a désigné encore pour le même fait, trois médiateurs au niveau de la SADEC. De la même manière il y a encore aussi la CENCO-ECC qui se présente devant lui que nous sommes en train de vouloir résoudre le même problème. Il y a aussi les opposants qui voulaient encore un autre format de résoudre le même problème », lance Elysée MATESO.
Le Chef de Travaux Elysée MATESO pressent que les facilitateurs désignés ont déjà les balises de la tâche à accomplir. Ceux-ci vont continuer l’œuvre qui avait déjà pour actif les efforts de faire asseoir les protagonistes autour d’une même table.
« Les prochains facilitateurs auront encore beaucoup de tâches. L’avantage pour eux c’est que le processus a déjà commencé et les acteurs sont en train de vouloir au moins se rapprocher. Ils sont en train de vouloir se mettre ensemble. Les éléments du M23 ont été les premiers à demander la médiation, ils voulaient la rencontre. S’ils avaient la main libre, ils seraient à Kinshasa. Et si aussi le gouvernement avait la main libre, il aurait chassé le Rwanda, le M23. Le deuxième actif qu’ils auraient trouvé, c’est que si on pouvait reprocher à l’Angola, peut-être c’est d’avoir des penchants, mais avec les nouveaux médiateurs, je trouve qu’au moins, les protagonistes ne vont pas manquer des personnalités avec lesquelles ils auraient au moins des liens ou disons la confiance », fait-il espérer.
Toutefois, le Chef de Travaux MATESO craint que les parties qui étaient déjà disposées au dialogue affichent une attitude de volte-face et provoquer ainsi la détérioration de la situation et le retour à la case de départ.
Le président angolais João Lourenço a annoncé ce lundi 24 mars son désengagement en tant que médiateur du processus de Luanda, consacré aux bons offices entre la RDC et le Rwanda pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Deux mois après avoir pris la présidence en exercice de l’Union africaine, Luanda estime qu’il est temps de se concentrer sur son mandat continental, en renonçant à cette médiation. L’annonce a été diffusée via le compte Facebook officiel de la présidence angolaise ce lundi.
João Lourenco précise qu’avec le concourt de la Commission de l’Union africaine (UA), un nouveau médiateur sera désigné dans les prochains jours afin de poursuivre les pourparlers et trouver des solutions aux conflits entre ces deux pays voisins.
« Ce médiateur sera appuyé par la SADC et l’EAC », annonce la présidence angolaise, citée par radiookapi.net.
En outre, rfi.fr annonce que la médiation dans la crise est-congolaise entre dans une nouvelle phase. Réunis depuis le 24 mars en sommet virtuel, les chefs d’État de la SADC et de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont décidé d’élargir le cadre de la médiation en République démocratique du Congo.
Trois nouvelles personnalités rejoignent ainsi la médiation des anciens présidents Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Uhuru Kenyatta (Kenya) pour former un panel de cinq facilitateurs. Objectif affiché : relancer un processus de paix encore fragile dans l’est du pays.
Cette décision s’explique avant tout par une question de confiance. Initialement, la liste des médiateurs comprenait l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, mais la délégation congolaise a exprimé des réserves, le jugeant trop proche du Rwanda. Pour dissiper ces tensions, il a été remplacé par Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l’Éthiopie.Par ailleurs, un rééquilibrage régional était nécessaire. Jusqu’à présent, l’Afrique australe était peu représentée, ce qui est désormais corrigé avec la nomination de Kgalema Motlanthe, ancien président de l’Afrique du Sud. De son côté, l’Afrique centrale fait son entrée dans la médiation avec Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine.
Patient Akilimali