Eglise adventiste du 7e jour/Erton Köhler, élu nouveau Président : « Où que je sois, je suis pasteur. Je ne suis pas un administrateur »

Un nouveau président à la gouvernance de l’Église adventiste du septième jour. À Saint-Louis aux États-Unis d’Amérique, les délégués réunis pour la 62ᵉ session de la Conférence générale ont désigné Erton C. Köhler comme successeur du pasteur Ted N. C. Wilson.
Les délégués de la 62e session de la Conférence générale ont confirmé le 4 juillet 2025 la nomination d’Erton C. Köhler à la présidence de l’Église adventiste du septième jour mondiale, lors du rassemblement quinquennal à Saint-Louis, Missouri.
Cette élection marque le début du premier mandat de Köhler à la tête d’un mouvement religieux présent dans plus de 200 pays et comptant plus de 23 millions de membres.
La recommandation du comité de nomination, composé de 277 membres représentant les divisions mondiales, a été approuvée par les quelque 2 800 délégués réunis au complexe America’s Center.
« Tout d’abord, je tiens à vous dire que j’avance avec une confiance renouvelée dans le Seigneur et dans l’Église », a déclaré le nouveau président. Citant Ésaïe 41:10, il a ajouté : « Nous allons de l’avant, confiants dans le Chef de cette Église. »
L’initiative Mission Refocus au cœur du programme
Depuis sa nomination comme secrétaire de la Conférence générale en 2021, Köhler a lancé l’initiative Mission Refocus, identifiant 30 zones prioritaires de mission : dix pays, dix grandes zones urbaines et dix groupes de personnes non atteintes. Cette approche vise à mobiliser chaque entité de l’Église dans une culture de collaboration et de responsabilité missionnaire.
« Mission Refocus est un projet… une initiative, un mouvement », explique Köhler. « Mais avant tout, Mission Refocus est un appel à l’intégration. »
Un parcours ancré dans le ministère
Né dans le sud du Brésil, Köhler a obtenu sa licence en théologie en 1989 et sa maîtrise en théologie pastorale en 2008. Il poursuit actuellement un doctorat à l’université Andrews. Son parcours ministériel a débuté comme pasteur à São Paulo de 1990 à 1994, avant d’occuper diverses responsabilités dans les ministères de jeunesse et l’administration ecclésiale.
En 2007, il devient président de la Division sud-américaine, couvrant huit pays. Marié à Adriene Marques, infirmière, le couple a deux enfants et participe activement au ministère lors de leurs visites mondiales.
Une session sous le signe de la continuité et du changement
La 62e session se déroule sous le thème « Jésus revient, j’irai ! », réaffirmant l’espérance du retour du Christ et l’engagement missionnaire de l’Église. Cette assemblée, qui rassemble physiquement entre 60 000 et 70 000 personnes, est également suivie par des millions de membres via les plateformes numériques.
Le pasteur Mark Finley, lors du culte d’ouverture, a rappelé que « les structures administratives ont leurs limites », soulignant le besoin de puissance spirituelle au-delà de l’organisation.
Ian Sweeney, secrétaire de la Division transeuropéenne, a pour sa part souligné l’importance des amendements au Manuel d’Église, les qualifiant d’ »essentiels pour la vie, la santé et l’unité d’une église mondiale ».
Le rôle du président dans une église en croissance
En tant que président, Köhler dirigera l’administration de l’Église adventiste, définissant la vision stratégique et maintenant l’unité doctrinale tout en présidant le comité exécutif et collaborant avec les dirigeants régionaux. Cette responsabilité s’exerce dans un contexte de croissance continue : de 20 délégués en 1863, la session en compte aujourd’hui environ 2 800.
La session se poursuit jusqu’au 12 juillet avec l’élection des autres dirigeants, les amendements au Manuel d’Église et les rapports des divisions mondiales. Les cultes du sabbat 5 juillet, où Köhler prêchera, et du 12 juillet marqueront les temps spirituels forts de cette assemblée mondiale.
Quelques instants après son élection à la présidence de l’Église adventiste mondiale, Erton Köhler s’est confié au rédacteur en chef de l’Adventist Review.

Une élection inattendue
« Je suis sans voix », confie Erton Köhler exprimant ses premiers sentiments. Le nouveau président venait d’être élu après que le comité de nomination a recommandé son nom aux délégués réunis dans le dôme de l’America’s Center.
L’annonce lui est parvenue alors qu’il assistait au rapport du trésorier depuis le premier rang. « Quand j’ai vu le nom de l’appel sur mon téléphone portable, j’ai compris ce que cela signifiait », raconte-t-il. Il a alors été invité dans un lieu à l’écart pour recevoir la nouvelle de sa nomination par le comité.
Une réaction familiale émotionnelle
Sa fille, assise à ses côtés avec son épouse, a fondu en larmes en lui demandant de refuser. « Elle connaît le coût de cette position », explique Köhler, « nous avons déjà servi à ce niveau dans une division et ce n’est pas facile. »
Justin Kim, témoin de la scène en coulisses, souligne la dimension humaine de ce moment : « Les dirigeants de l’Église sont des êtres humains », rappelle-t-il aux lecteurs après avoir observé les réactions émotionnelles de la famille et leur moment de prière.
Un parcours de leadership unique
Köhler devient le premier secrétaire de la Conférence générale à accéder à la présidence depuis W.A. Spicer en 1922. Son parcours comprend 12 ans comme directeur de la jeunesse, 15 ans comme président de division et 4 ans comme secrétaire de la Conférence générale.
« Mon passage au secrétariat m’a donné deux choses. D’abord, l’opportunité de connaître la Conférence générale de l’intérieur, et ensuite, une meilleure compréhension des défis de notre mission mondiale. »
Deux mots clés : ministère et mission
Le nouveau président articule sa philosophie de leadership autour de deux concepts fondamentaux. « Où que je sois, je suis pasteur », insiste-t-il. « Je ne suis pas un administrateur. Je dois traiter avec les gens, résoudre les problèmes et présider les comités en tant que pasteur. »
Le second pilier est la mission. « En tant que directeur de la jeunesse, j’ai mis l’accent sur la mission. Comme président, pareil. Comme secrétaire, pareil », énumère-t-il.
Les priorités immédiates
Interrogé sur ses projets spécifiques, Köhler reste prudent : « J’ai moins d’une heure dans cette position. Je n’ai aucun projet en tête. » Il confirme néanmoins que Mission Refocus restera « un mouvement phare pour l’Église », tout en soulignant la nécessité d’équilibrer mission mondiale et mission locale.
« Nous avons beaucoup de projets et nous ne pouvons pas tous les gérer. Nous devons réduire leur nombre et être plus stratégiques dans nos actions », précise-t-il.
L’unité comme défi principal
Parmi les défis théologiques, Köhler identifie l’unité de l’Église comme priorité absolue. « Si nous renforçons notre unité, si nous pouvons gérer les défis concernant l’autorité de l’Église, l’Esprit de prophétie et la Bible, nous pourrons surmonter beaucoup de nos défis théologiques », affirme-t-il.
Une approche spirituelle du leadership
Face aux défis quotidiens, le nouveau président détaille sa méthode de travail. La prière vient en premier : « Souvent, avant que quelqu’un entre dans mon bureau, je passe du temps à prier pour demander la sagesse. »
Viennent ensuite la recherche de conseils, notamment auprès de son épouse, l’écoute des autres et la lecture biblique.
« Je ne dirige pas une entreprise, je m’occupe de l’Église de Dieu », conclut-il. « La première étape est de demander sa direction, puis celle des personnes qu’il a placées près de moi. »
L’entretien se termine sur un appel de Justin Kim aux membres de l’Église mondiale : « Gardons Elder Köhler dans nos prières personnelles. »
Fin du 3e mandat de Ted Wilson

Ted N. C. Wilson a occupé différentes fonctions dans l’Église adventiste qu’il a servie pendant presque 50 ans de son ministère. Il a commencé comme pasteur dans la fédération du Greater New York en 1974, et son ministère a rapidement évolué vers des rôles administratifs et il est devenu missionnaire à l’étranger.
Le pasteur Wilson est titulaire d’un doctorat en éducation religieuse de l’université de New York, d’une maîtrise en théologie de l’université Andrews et d’une maîtrise en santé publique de l’université Loma Linda. En tant que président de la Conférence générale des adventistes du septième jour, sa formation lui a été utile lors des visites dans les écoles, les hôpitaux et diverses organisations religieuses du monde entier.
Au cours des dernières minutes de la session d’affaires du lundi 6 juin 2022, les délégués de la 61e Session de la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour ont réélu le pasteur Ted N. C. Wilson comme président de la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour.
Il s’est agi du troisième mandat du pasteur Wilson commencé en 2010 et qui vient de prendre fin avec la confirmation de Erton Kholer comme son successeur.
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