Colloque interuniversitaire : Le Doctorant Abbé Vakatsuraki fustige la société à double vitesse au Congo et propose le sens du collectif
L’égoïsme ne fait que tuer le Congo à petits feux. D’où, il faut que les dirigeants et le peuple revivent la confiance mutuelle pour se réapproprier la RDC. Propos tenus par le Doctorant Abbé KAMATE VAKATSURAKI Fortuné, chercheur à l’Université de Laval au Canada. C’était lors du colloque international et interuniversitaire vécu aux Facultés Africaines Bakghita, FAB Butembo, du 16 au 18 juillet 2025.
Lors de son exposé, ce chercheur est parti de l’affirmation du Professeur historien Isidore NDAYWEL selon lequel la RDC traverse une crise de sens collectif. Partant, rien de collectif n’unit les congolais.
A la base, des contestations et grèves qui montrent des divisions entre des gouvernés qui se sentent marginalisés face aux dirigeants qu’on présume jouir des richesses du pays.
D’où, le Doctorant Abbé Fortuné VAKATSURAKI parle d’une société à double vitesse.
« J’ai parlé d’une société à double vitesse. D’un côté, il y a les élites. Là, ce sont les gens qui représentent les institutions. A commencer par le Président de la République, son cabinet, les députés, les sénateurs, les mandataires des entreprises, etc. Et il y a de l’autre côté des milliers des congolais qui sont très très loin de ces élites-là et ne savent plus se reconnaître en ces élites parce que les premières, donc les élites, elles sont là pratiquement presque pour leurs intérêts personnels alors que le peuple, lui, voudrait profiter des biens de l’État et ne sait pas le faire. Si vous regardez par exemple le problème des routes, le problème des soins médicaux, le problème de la scolarisation… On crie, mais c’est comme si on n’était pas entendu », s’explique-t-il.

Face à cette situation, le Doctorant Abbé Fortuné VAKATSURAKI propose que chacun retrouve le sens du collectif. Ceci concerne les dirigeants et les dirigés avec des responsabilités partagées.
« Quand on saura que le Congo appartient à nous tous, c’est notre bien, alors ceux qui servent, les élites, ils pourront dire qu’il faut que le reste du peuple profite aussi de ce que l’État peut donner. Et le peuple aussi à son côté, il faut qu’il sache que, bon, oui, le Congo c’est notre bien à nous tous, qu’est-ce que moi je peux faire aussi à mon niveau ? J’ai repris ici ce que le professeur Mughanda avait dit, qu’il le reprenait aussi le président américain. Des fois, on se demande qu’est-ce que le Congo fait pour moi ? Souvent ça se pose comme question. Mais on ne pose pas la question, on veut savoir qu’est-ce que moi aussi je fais pour le Congo. Il faut qu’on arrive à cela comme solution, sur le fait de savoir qu’est-ce que moi aussi je fais pour le Congo. Nous appartenons au Congo, nous sommes des Congolais. Alors, que signifie appartenir au Congo ? C’est s’approprier tout ce qui se dit et dire à mon niveau comment je peux participer aux décisions de l’État. Et ceux qui sont preneurs des décisions aussi savoir dire est-ce que la décision que nous prenons va profiter également au peuple ? », poursuit l’Abbé Fortuné.
En conclusion de son exposé sur « Restaurer le sens du bien commun pour refonder la RDC », le Doctorant Abbé Fortuné KAMATE propose que chacun se souvienne de ses droits et devoirs.
Pour lui, la confiance doit être rétablie entre dirigés et dirigeants appelés élites pour réapproprier ensemble le Congo.
Il enchaîne que cette confiance restaurée va engendrer une autre motivation de lutter ensemble pour le Congo, qui ne doit pas être considéré comme un truc mort mais comme une patrie à défendre et à sortir de la crise.
Patient Akilimali