Colloque international et interuniversitaire : Jean-Louis Nzweve contre la manipulation politicienne de certains conflits
La gestion légère des conflits locaux, la mauvaise gouvernance et la manipulation politicienne sont autant des facteurs qui alimentent la crise congolaise. Nzweve Jean-Louis les a énumérés ce jeudi 17 juillet au deuxième jour du colloque international et interuniversitaire.
Cet enseignant à l’Université Officielle de Bukavu et chercheur sur les conflits à l’Est du Congo a exposé sur le sujet intitulé « Mémoires, violences mimétiques et faire politique locale : une analyse de la dynamique des conflits ethniques à l’Est de la République Démocratique du Congo ».
Dans son intervention, Nzweve Jean-Louis a révélé que les mémoires de la plupart des congolais sont blessées par le conflit qui a perduré.
Parlant des raisons de la persistance cette guerre, cet enseignant a cité la gestion de la chose publique et la manière dont les conflits locaux sont gérés.
<< Il y a au moins 3 raisons pour lesquelles les initiatives de paix n’aboutissent pas. D’abord, lors des pourparlers de paix on a souvent ignoré l’aspect économique du conflit. Il y a des acteurs économiques qui ont investi dans cette guerre donc on ne peut pas négocier sans les rencontrer. Mais aussi, il y a un problème de la gouvernance. Une autre ce sont les conflits locaux qui sont en corrélation avec les conflits politiques et malheureusement on les traite avec légèreté>>, a-t-il exposé.

Le chercheur Nzweve est convaincu que l’organisation interne est aussi une piste sortie cette crise.
<< Si on fait la hiérarchie des guerres, moi je dirais que c’est d’abord un problème interne. Il y a un conflit fondamental dont on ne parle pas. C’est le conflit entre les élites politiques et la population. Des élites politiques qui sont assis sur la caisse ont trouvé le coupable désigné. Il suffit de dire que c’est le Rwanda qui nous agresse, là tout le monde est content. Mais quand on veut parler de la question de la gouvernance interne tout le monde ne veut pas en parler. C’est d’ailleurs qu’à ce niveau que j’estime la manipulation politicienne>>, enchaîne-t-il.
Dans la conclusion de son exposé, ce chercheur dans le domaine de la paix a découragé la communication de la violence qui a élu domicile dans notre pays la RDC.
Cette communication a créé des conflits interethniques. Il y a lieu de raconter des évènements de paix, de bonnes relations entre les ethnies et les Etats, a renchérit l’orateur.
Joëlle Mwengevalwahi, stagiaire académique