Butembo : Voici les peines qu’encourent les 10 étudiants de l’IBTP qui comparaissent aux côtés de leur autorité académique
Deuxième audience publique ce jeudi 19 septembre 2024, opposant le ministère public aux présumés étudiants de l’IBTP Butembo reprochés d’avoir posé des actes inciviques en ville mardi 17 dernier. L’instruction du dossier a commencé dans la cour de l’Etat major de la police, avant de se poursuivre dans la grande salle de l’hôtel de Ville suite à la pluie qui s’est invitée à 12h00.
Ce, après l’étape d’identification, intervenue au rond-point Mgr Kataliko, la soirée du mardi 18 septembre.
Au total, 11 prévenus à savoir 10 étudiants de l’Institut du Batiment et des Travaux Publics, IBTP et leur Secrétaire Général Académique, présumés auteurs des dégâts humains et matériels, enregistrés le mardi dernier dans plusieurs structures éducatives et privées de la ville.
Les prévenus sont poursuivis pour destruction méchante, incendie volontaire et coups et blessures volontaires.
Ceux-ci ont comparu après audition sur procès-verbal par l’ officier de la police judiciaire.
Au cours de l’instruction du dossier, le secrétaire général académique a refusé n’avoir pas été l’instigateur des manifestations organisées ces jours par la communauté de l’IBTP.
Toutefois, le Chef de Travaux Ingénieur Julien KAHIGHANA a reconnu la marche des agents du mardi 17 septembre, car selon lui, reconnue officiellement par l’autorité urbaine.
Quant à la marche des étudiants, il dit n’avoir pas été informé sur une quelconque marche des étudiants. Au même moment, le Chef de travaux Paluku Kahingana Julien a indiqué qu’il n’a pas de différend avec le Directeur Général.
Au sujet de la récusation du Directeur général et de l’administrateur de budget par la communauté de cette institution de l’ESU, le comparant a signifié qu’en son époque d’intérimaire à la tête de l’IBTP-Butembo, le contrôle s’effectuait semestriellement, selon le vade mecum qui régit les institutions de l’ESU.
Selon lui, la crise qui sévit à l’IBTP serait due à la non tenue du contrôle depuis l’avènement du Professeur Alphonse Muhindo Katsuva à la tête du Comité de gestion de cette institution.
A ces audiences, les parties civiles sont le diocèse de Butembo-Beni, les complexes scolaires les Génies d’abord, la Bourgeoisie du Nord et l’Isam Lubero.
Les 10 sur les 11 prévenus notamment Mumbere Kayenga Guilde, Abhia Ndroa Indani Kevin, Ifonde Falanga Renayi, Malongo Basosila Rodrigue, Kamate Nelson Pacifique, Byamungu Cibalonza, Katembo Kighoma Justin, Kisanga Bilamba Delphin, Mugisha Kayengo Aristote, Lokakola et Geminga Elie, majoritairement étudiants de l’année préparatoire au sein de l’IBTP ont comparu devant le tribunal.
Bon nombre de ces étudiants ont indiqué n’avoir pas participé à la manifestation bien qu’ils aient été arrêtés à proximité des endroits où les incidents ont été notifiés. D’autres par contre,ont signalé qu’ils auraient le message de la marche dans un groupe d’étudiants. La plupart d’entre-eux ont indiqué au tribunal qu’ils ne sont pas influencés par le No 2 de leur institution.
Tenons que trois jeunes filles élèves de l’institut Malkia wa Mbingu, grièvement blessées lors de cette manifestation violente ont témoigné avoir vu des étudiants à masques tabasser leur surveillant moyennant les bois du couvent des sœurs et caillassé les vitres de leur école.
Ces élèves ont été accompagnés par leurs parents et la sœur enseignante Kaswera Mwanande.
Dans son requisitoire, prononcé la soirée, le ministère public a démontré qu’en vertu de l’article 148 de la loi portant sur protection de l’enfant, les coups et blessures volontaires à l’endroit d’un mineur et qui cause une maladie et l’incapacité de plus de 8jours est punissable de 6 à 12mois de servitude pénale et d’une amande de 200.000 à 350.000 francs.
A l’en croire, les prévenus sont candidats à la servitude pénale pour destruction méchante, infraction punissable à 3 ans de servitude pénale, incendie volontaire à 10 ans de servitude pénale, coups et blessures volontaires à 6 mois et coups et blessures volontaires portés à un enfant mineur à 12 mois.
Bref, la lourde peine qu’ils encourent est de 14 ans de prison avec paiement des amendes, 350 000 Francs congolais.
Il sollicite auprès du tribunal la réparation, la prise en charge des victimes, ainsi que les dommages et intérets pour les prejudices causés. L’audience a été suspendue à 18 h34 et reprend ce vendredi 20 septembre 2024 à 9h00.
Signalons que les phases qui seront au coeur de cette audience sont les plaidoiries, avant le prononcé du jugement.
Samuel Lukalango et Georges Lomba