Butembo : Tembos Yotama contre le mensonge de certains auxiliaires de la justice qui mentent au nom de l’Auditeur ou du Procureur

Mercenariat ou manque d’humanisme dans le chef de certains défenseurs judiciaires et avocats ? C’est en tout cas ce que dénonce TEMBOS YOTAMA, notable de Butembo.
Dans une note nous parvenue ce mercredi 7 mai 2025, il fait constater que certains auxiliaires de la justice demandent des sommes exorbitantes d’argent aux habitants en prétextant que cet argent est demandé par le Procureur de la République ou l’Auditeur militaire pour la libération d’un prévenu.
TEMBOS YOTAMA dit avoir un cas illustratif au bout duquel un auxiliaire de la justice a demandé 300 dollars au nom de l’Auditeur militaire alors que ce dernier n’avait rien demandé pour libérer une femme qui venait de passer quelques semaines en détention pour une affaire de conflit parcellaire.
Dans cette logique, notre interlocuteur note que certains avocats ou défenseurs judiciaires mentent au nom des Officiers du Ministère public pour la cause de la libération provisoire.
« Curieusement, sur base de plaidoiries, la maman était au point d’être libérée. Mais ce qui est curieux, alors que la procédure était au bout, on était en train d’aboutir et libérer la maman, l’avocat a envoyé un message à la famille qu’on a besoin de plus de 300 dollars pour libérer la maman. Quand on a remonté, le message nous est parvenu. Donc nous avons court-circuité le schéma, et cela volontairement, pour chercher à savoir la réalité qui se cache dans ce business. L’un des magistrats militaires bien sûr, il a été énervé de cette manœuvre et il a libéré la maman, sans autre forme de procès, même sans payer 10 francs. Ce que nous regrettons, c’est que les magistrats, les procureurs, tantôt, ils portent et ils subissent le pot cassé des histoires qui sont machinées par certains auxiliaires de la justice. Et vous allez entendre dans l’opinion, oh c’est tel auditeur qui est mauvais, c’est tel procureur qui est mauvais, ou tel magistrat, il s’achète des maisons, tout ça. Mais les avocats, les auxiliaires, ils y sont pour beaucoup », s’écrie TEMBOS YOTAMA.
A ce sujet, notre interlocuteur invite les avocats et défenseurs judiciaires au sens d’humanisme pour ne pas persécuter davantage la population qui vit déjà plusieurs affres de la guerre.
« Nous demandons aux auxiliaires de la justice, certains qui sont en train de tremper dans ce genre d’aventures contre la population, de voir comment avoir un cœur humanitaire, une dose d’humanisme, avoir pitié de cette pauvre population qui vient chercher la justice au lieu de se faire accompagner normalement mais d’autres fuient la justice et vont se rendre justice parce qu’ils se rencontrent dans une situation où ils sont incapables de faire face à ces frais de justice. On ne fait pas l’avocat des magistrats et des procureurs mais nous parlons des faits et des cas que nous avons eu à répertorier certainement. C’est possible d’avoir aussi des magistrats ou soit certains procureurs qui soient en connivence avec ces auxiliaires de la justice. Mais quand nous avons essayé de creuser, certains auxiliaires de la justice, ils le font motu proprio. Et donc, ils le font sans même associer le procureur ou l’auditeur. Ceux qui vont se rencontrer dans cette histoire, nous leur demandons d’avoir pitié de la population. Et à la population, nous demandons de ne pas être timide. Si vous avez un dossier à la justice, ayez le temps même d’aller voir l’auditeur vous-même ou le procureur vous-même », propose-t-il.
Toutefois, TEMBOS YOTAMA invite les habitants à la culture de paiement des honoraires des avocats ou défenseurs judiciaires pour éviter que ceux-ci développent des mécanismes déloyaux de se faire payer.
Le Corps des défenseurs judiciaires près le Tribunal de Grande Instance de Butembo met en garde tout auxiliaire de la justice sur les dérapages allant dans le sens de violer la déontologie. Le Syndic prévient que tout contrevenant risque des sanctions déjà prévues.
Maître Justin KOKOLA s’indigne ainsi de l’attitude de certaines personnes qui ne veulent pas donner aux auxiliaires de la justice ce qui leur est dû après prestation.
Du côté de l’Auditorat militaire qui instruit plusieurs dossiers surtout en ce moment de l’Etat de siège, l’on appelle les justiciables à la vigilance.
A plus d’une occasion, l’Auditeur militaire a déjà invité toute personne ayant une préoccupation sur la procédure judiciaire à se présenter à son bureau au lieu de se laisser rouler.
Patient Akilimali