Butembo : Par une marche, des victimes des conflits fonciers à Kitakandi dénoncent l’arrestation de leurs pairs et réclament plus de justice
Les victimes des conflits fonciers de Kitakandi, au quartier Kyaghala, commune Bulengera ont manifesté pacifiquement ce jeudi 22 août 2024, pour réclamer la libération de leurs pairs détenus en prison et plaider pour une justice équitable.
Les victimes de ces conflits fonciers qui ont manifesté de Kitakandi jusqu’à la mairie de Butembo étaient majoritairement des parents en âge avancé.
Dans leur lettre, les victimes invitent l’autorité urbaine, président du comité urbain de sécurité à assurer leur sécurité et communiquer à la communauté sur l’évolution de ce conflit qui a dégénéré. Ceux-ci dénoncent par ailleurs les arrestations dont la population de Kitakandi a été victime au cours de ce mois.
Elles citent l’arrestation de Kavira Wayirawavene à Mavondo, Muhindo Kasomo à sa résidence de Nyalulembe, Muhindo Gloire à Kitakandi, Kambale Kiryangurwe, Katsuva Mahamba et Mbusa Kahiwa, respectivement arrêtés par la police à Kitakandi.
Ces personnes arrêtées croupissent à la prison de Kakwangura et n’ont jamais été confrontées ni voir leurs juges naturels, témoigne la correspondance des manifestants lue à la Mairie.
A en croire l’esprit de leur lettre, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance, TGI Butembo, avait transféré leur dossier à la chambre du conseil, laquelle avait donné son avis favorable sur la mise en liberté provisoire de ces détenus. Cependant, cette lettre soutient que le Procureur aurait initié un appel pour arrêter ces victimes qui étaient déjà à la porte de sortie de la prison.
Insatisfaites du traitement des dossiers par le Parquet près le TGI, les victimes de ces conflits fonciers ont initié une pétition contre les autorités judiciaires de cette instance.
Selon elles, cette pétition aurait causé l’arrestation de Kambale Mutsuva le dimanche 18 août et Kambale Matina le lundi 19 août dernier dans cette contrée, dont leur destination reste à découvrir.
<Nous continuons à douter de la bonne volonté du Prorep suite à l’absence notoire des plaignants pendant plus de 8 jours lors de l’instruction du dossier, la demande d’une caution de 300$ par détenu, l’endurcissement du temps dans l’emprisonnement des concitoyens sus évoqués en dépit de la réception de la caution de 1 million 800.000 francs congolais venus de la population appauvrie par le biais du magistrat instructeur, somme qui avait été restituée à l’ avocat des victimes après trois jours >, témoigne Matata Bienfait leur porte-parole.
Au regard de la persistance des conflits fonciers à Kitakandi et dans d’autres coins de la ville de Butembo, cette structure sociale appelle le maire à faciliter la libération de ces personnes. Le procureur Général près la cour d’appel de Goma doit quant à lui faire une demande pour la communication du dossier de Kitakandi et autres. Ces victimes invitent enfin, le ministre d’Etat en charge de la justice et garde des sceaux à s’y impliquer urgemment.
< Au maire et président du comité urbain de sécurité de faciliter la libération de toutes les victimes innocentes et d’activer ses services de sécurité pour une protection adéquate des victimes des conflits fonciers en ville de Butembo. Au procureur Général près la Cour d’appel de Goma de faire une demande de communication dans le dossier foncier de Kitakandi. Au ministre d’Etat, ministre de la justice et garde des sceaux et au Président du conseil supérieur de la magistrature de rappeler le Procureur près le TGI de Butembo à Kinshasa et le remplacer par un magistrat digne de redorer l’image de la justice en ville de Butembo >, recommandent les victimes.
Nous avons été au Parquet près le TGI Butembo pour la cause, mais nos efforts n’ont pas abouti pour être à contact avec le procureur.
Samuel Lukalango