Butembo : Mumbere Zéphanie, ce déplacé venu de Cantine passe le TENASOSP sans uniforme ni chaussures après avoir fui la menace ADF

L’insécurité grandissante dans le groupement Baswagha-Madiwe en territoire de Beni a causé un déplacement de beaucoup d’élèves. Le cas illustratif est celui de Mumbere Chrysostome Zéphanie, habitant de Cantine qui a passé ce jeudi 13 juin son examen de TENASOSP à l’institut de Butembo, sans uniforme.
Se confiant à la presse, Mumbere Chrysostome Zéphanie dit avoir fui les massacres des civils orchestrés par des ADF dans leur région. Il est élève à l’institut JASME, une institution de la communauté CEBCE basée à Cantine.
Cet apprenant indique s’être déplacé en ville de Butembo rien qu’avec ses habits qu’il portait, sans uniforme et des objets classiques.
Il reste à Kikwangwa au quartier Congo Ya Sika, en commune Vulamba dans une famille d’accueil. « Je suis déplacé. Je me sens bien. Depuis deux jours, je suis là. Suis venu à pied, sans moto. Avec mes parents et petits frères. Je n’ai pas de cahiers. Nous avions fui sans tout après avoir appris que les ADF venaient d’arriver à Katanasoni près de Cantine. Mes amis du quartier m’ont donné un stylo. Je n’ai ni uniforme, ni souliers, je suis avec les babouches seulement », lance Mumbere Chrysostome Zéphanie.
Signalons que le Directeur de la province éducationnelle Nord-Kivu 2, SHALUMOO TSAMBALI SALOMON a, dans son communiqué du 12 juin 2024 permis aux élèves déplacés de passer le TENASOSP dans leurs milieux d’accueil.
« Vu la situation sécuritaire qui se détériore du jour au lendemain dans notre province éducationnelle et qui oblige le déplacement massif de la population sans épargner les candidats aux épreuves certificatives à l’instar du TENASOSP prévu du jeudi 13 mardi 14 juin, je vous instruits de procéder de la même manière qu’à l’ENAFEP, c’est-à-dire permettre à tous les candidats déplacés et régulièrement inscrits de passer ladite épreuve dans les centres les plus proches par rapport au milieu d’accueil », écrit-il.
Tout comme Mumbere Chrysostome Zéphanie, des milliers d’enfants au Nord-Kivu II passent ces jours-ci des épreuves nationales dans des conditions difficiles suite à l’insécurité persistante.
Samuel Lukalango