Butembo : Mercenariat de certains auxiliaires de la justice ? Prêt à sanctionner, le Syndic invite à la culture du paiement des honoraires

Le Corps des défenseurs judiciaires près le Tribunal de Grande Instance de Butembo met en garde tout auxiliaire de la justice sur les dérapages allant dans le sens de violer la déontologie. Le Syndic, c’est-à-dire, le représentant de ce corps prévient que tout contrevenant risque des sanctions déjà prévues.
Maître KAKUKE KOKOLA Justin l’a dit au cours d’une interview accordée ce mercredi 7 mai 2025 à Radio Elimu, La Voix de l’UOR. Il réagissait ainsi aux accusations de mercenariat ou de manque d’humanisme avancées par TEMBOS YOTAMA qui dit en détenir des preuves.
Maître KOKOLA fait entendre qu’il suffit d’une dénonciation pour que le coupable soit puni au niveau par exemple du corps des défenseurs judiciaires.
« Nous pouvons constater ce cas, oui c’est vrai, parce qu’il y a toujours des brebis galeuses dans la société. A la population de dénoncer toujours de tels cas, parce que le conseil, le défenseur judiciaire ou l’avocat doit être exemplaire. Nous sommes dans une profession que nous qualifions de noble. Nous sommes des médecins de la société comme les médecins du corps humain. Nous ne pouvons pas rendre un mauvais service, nous ne voulons pas rendre un mauvais service à la population. Parce que c’est la justice qui élève une nation. Nous sommes auxiliaires de la justice, nous concourrons à la bonne administration de la justice. Parce que la justice n’a comme finalité la paix sociale, comme objectif l’ordre ou l’harmonie dans la société. Et à de tels cas ou à de tels dérapages ou liés à la violation de la déontologie, il faut que ce soit dénoncé. Nous comme organes disciplinaires, nous sommes là pour sanctionner de tels conseils qui s’égarent à la bonne voie, qui est la voie loyale ou la probité », montre Maître Justin KOKOLA.

A lui d’inviter également la population à reconnaître que le travail des défenseurs judiciaires et des avocats n’est pas à confondre avec un apostolat. Maître KOKOLA s’indigne ainsi de l’attitude de certaines personnes qui ne veulent pas donner aux auxiliaires de la justice ce qui leur est dû après prestation.
« La culture judiciaire à la République démocratique du Congo, la culture juridique, a encore une difficulté. Vous constatez notre barème des avocats, des défenseurs judiciaires, n’est pas respecté parce qu’on semble croire comme si on ne fait rien comme prestation. On minimise les prestations judiciaires des avocats, des défenses judiciaires. Mais si on respectait par exemple cette prestation et que le conseil soit payé selon ce barème d’honoraires, nous ne pensons pas que les dérapages seraient comme aujourd’hui on les qualifie. Donc il faut qu’on paye la prestation d’un avocat ou d’un défenseur judiciaire parce que quand il vous oriente, quand il vous conseille, quand il vous assiste, il est en train de participer à l’administration de la justice. Et aussi, son assistance, nous pouvons dire, contribue à limiter des stress qui sont liés aux méfaits de la justice. Et aussi, si l’avocat n’existait pas, comme on a toujours dit, nous allions compter des dérapages et des tracasseries dans le domaine de la justice », plaide Maître KOKOLA.
Signalons que, dans sa sortie médiatique de ce mercredi, TEMBOS YOTAMA a fait entendre que certains défenseurs judiciaires et avocats demandent des sommes exorbitantes d’argent aux justiciables au motif que c’est la caution demandée par l’Auditeur militaire ou le Procureur de la République pour la libération.
Vérification faite, ceux-ci demandent moins que ce que des auxiliaires de la justice communiquent aux prévenus et à leurs familiers, allègue TEMBOS YOTAMA.
Du côté de l’Auditorat militaire qui instruit plusieurs dossiers surtout en ce moment de l’Etat de siège, l’on appelle les justiciables à la vigilance.
A plus d’une occasion, l’Auditeur militaire a déjà invité toute personne ayant une préoccupation sur la procédure judiciaire à se présenter à son bureau au lieu de se laisser rouler.
Patient Akilimali