Butembo : Le professeur Abbé Vyakuno détaille les atouts et contraintes de Mgr Kataliko avant d’expliquer ce qu’il dirait du cacao

Butembo : Le professeur Abbé Vyakuno détaille les atouts et contraintes de Mgr Kataliko avant d’expliquer ce qu’il dirait du cacao

11. octobre 2025 Allgemein 0
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Comme Monseigneur Emmanuel KATALIKO, chacun doit maximiser les atouts de son travail pour mieux faire. Invitation du Professeur Abbé Emmanuel VYAKUNO.

Lors du colloque universitaire tenu sur ce Prélat en début de ce mois, cet enseignant d’Universités s’est réjoui du fait que Monseigneur KATALIKO a rencontré un tableau pas vide.

« Il a rencontré plusieurs atouts, donc des avantages qui étaient déjà dans le milieu. J’ai parlé par exemple de l’agriculture. Comme c’est un milieu qui est diversifié au niveau climatique, il y a par exemple des cultures maraîchères au niveau de Kyondo, Masereka jusqu’à Kipese dans les hautes montagnes là. On peut avoir des légumes comme le chou, la carotte et même le blé qui est une céréale vraiment je dirais des climats tempérés européens. Et puis dans les basses plaines. Au niveau de Beni, Mangina, Manguredjipa, vous pouvez avoir le café Robusta, vous avez le palmier à huile, aujourd’hui avec le cacao. Alors c’est comme ça qu’on a une certaine complémentarité entre les cultures et c’est un atout. Il a valorisé ça par exemple, en créant la CUGEKI, puisque c’est un des fondateurs de la CUGEKI, qui est une association pour la commercialisation des produits agricoles. Au niveau du diocèse, il savait faire une sorte de plaque tournante au niveau de la procure pour qu’il y ait un échange équilibré entre les produits, les légumes de haute terre et le riz qui venait de basse terre, de l’huile et ainsi de suite. L’élevage aussi, il a pu valoriser ça avec les fermes d’élevage, l’encouragement même de l’agriculture au niveau des paroisses avec les terrains paroissiaux et ainsi de suite. Un autre atout c’est même la population elle-même. Comme c’est une population nombreuse, il en a profité pour créer de nouvelles paroisses. Et puis une population aussi qui a des initiatives. Les gens sont naturellement portés à faire le commerce ou à s’associer. Et Mgr Kataliko, c’était un homme d’association. Il pouvait par exemple mobiliser les gens pour des projets d’électrification, en créant des barrages ou bien créer des associations pour le développement », détaille l’Abbé VYAKUNO.

Toutefois, l’orateur a nuancé que certaines contraintes se sont invitées sur la route de la pastorale de Monseigneur KATALIKO sans l’ébranler. Des contraintes qu’il a transformées en opportunités pour aider la population.

«On sait que le milieu paludique est dans les basses plaines. Dans le milieu de Boutembo du Diocèse, vous allez avoir par exemple le Graben, ce que nous avons appelé Graben, le fossé tectonique au niveau de Kyavinyonge près du lac. Vous allez avoir la plaine de Beni, Bingo jusqu’à Manguredjipa, ce sont des plaines chaudes, où il y a trop de moustiques, des anophèles femelles qui apportent la malaria. L’autre chose, c’est l’insalubrité. L’eau, par exemple, à Kyavinyonge fait défaut, on utilise l’eau du lac. Ou même de l’autre côté, les gens utilisent de l’eau des rivières. Monseigneur Katariko a dû lutter contre des maladies graves à l’époque. C’était terrifiant. Nous, quand on était gosses, il y avait des épidémies de choléra qui décimaient des gens. Alors c’est comme ça qu’il a encouragé par exemple la salubrité des sources, les sources d’eau pour qu’on les assainisse, qu’on fasse des belles sources d’eau avec des tuyaux. Les hôpitaux, en essaiment, les hôpitaux un peu partout. Le monsieur-là qui représentait les BAPERE a parlé d’un hôpital qu’il a créé à Ntoyo, l’hôpital Matanda, on connait. L’autre contrainte après cette contrainte sanitaire, c’est l’enclavement de certains lieux. La route la plus célèbre qui l’a créée, tracée lui-même avec son Caterpillar biensûr avec les ouvriers mais il allait superviser les travaux c’est la route Kyavinyonge puisque c’était difficile d’amener le poisson sur la tête des gens, il fallait quand même qu’il y ait par où des camions pouvaient passer », enchaîne cet enseignant d’Université.

Dans la foulée, le Professeur Abbé VYAKUNO ajoute que le bon temps qui se laisse lire avec le cacao dans la région fait penser à ce que dirait Monseigneur KATALIKO. Notre interlocuteur n’hésite pas à penser que ce Prélat serait pour un cacao transformé pour bien en tirer profit.

« Il ne manquerait pas d’encourager les gens à cultiver, à faire le commerce et à utiliser à bon escient les fruits de cette récolte-là. Plusieurs l’ont dit, Monseigneur Kataliko disait ceci : « Si nos ancêtres étaient capables de forger, de fondre le métal, les minéraux bruts du fer, de fabriquer des lances de fossiles avec ces minéraux. Pourquoi nous ne pouvons-nous pas aussi fabriquer des choses avec nos moyens, avec notre intelligence ?  » On a même parlé du faire savoir. Nous avons déjà une élite intellectuelle capable de réfléchir avec même la faculté de polytechnique. Alors à propos du cacao ou même d’autres produits, puisqu’il y en a plusieurs dans la région, il faut qu’on soit capable de faire la transformation de ces produits-là, pas seulement à vendre les fèves de cacao à vil prix alors que si on transforme nous-mêmes le cacao avec notre usine en produits finis, on peut gagner plus. Bien sûr je sais qu’il y a déjà une usine de ça qu’on appelle Sicovir au niveau de Mutwanga ça existe déjà, c’est déjà quelque chose de bien, c’est ça l’esprit Kataliko. Donc, au lieu de vendre le cacao brut, qu’on le vende déjà transformé ou même qu’on consomme ça aussi de temps à temps », conclut le Professeur Abbé VYAKUNO.

Le Professeur Abbé Joseph-Emmanuel VYAKUNO a décortiqué « les atouts et les contraintes géographiques et démographiques de la pastorale de Monseigneur KATALIKO ». L’orateur reconnait qu’il y a encore du chemin à parcourir pour pérenniser les œuvres de Monseigneur KATALIKO.

Patient Akilimali