Butembo : Le CT Tasi explique le retard des opérateurs économiques à baisser le taux du dollar

Appréciation de la monnaie nationale sur le marché et inadaptation du taux de change dans les activités économiques en ville de Butembo. Le chef de travaux Muhindo Tasi appelle les autorités du pays à stabiliser le taux pour une longue durée afin que les commerçants s’y adaptent facilement. Il a indiqué au cours d’une interview nous accordée ce mercredi 8 octobre 2025.

Ce chercheur en économie et enseignant à l’ISAM Lubero a tout d’abord indiqué que le taux de change est un concept économique qui indique que combien une monnaie nationale peut être échangée contre une monnaie étrangère.

Le chef de travaux Muhindo Tasi Jackson a noté que la baisse du taux de change améliore généralement le quotidien des habitants grâce à un pouvoir d’achat renforcé, mais exige aussi une adaptation des consommateurs et des épargnants.

«A Butembo, nous avons donc la baisse du taux de change du dollar. Cela signifie que le franc congolais s’est renforcé donc dans la pratique, il faut moins de francs pour obtenir un dollar qu’avant donc le taux de change présente des conséquences positives et négatives sur le plan socioéconomique  premièrement nous avons ici la rigidité des prix à la baisse c’est-à-dire les prix de détail sont souvent collés à un niveau élevé. Ce sont des prix des biens surtout alimentaires qui ne tiennent pas compte du taux de change. Donc, les prix  de ces biens-là ne baissent pas en fonction du taux de change également nous avons aussi les consommateurs qui craignent  que  cette appréciation du franc congolais soit temporaire ou instable et que donc les commerçants ne cèdent pas facilement. Troisièmement, il y a les cambistes qui, de par cette appréciation du franc congolais, ils encaissent des gains  parce que si lui a acheté le franc congolais à un taux de 2 800 et qu’en le vendant sur le marché, on lui demande 2 600 ça veut dire que le cambiste, lui, il en bénéficie», montre-t-il.

Au sujet du non respect du taux de change par les opérateurs économiques en ville de Butembo,  ce chercheur note que ceux-ci craignent qu’il y ait une appréciation éphémère et cherchent à sauvegarder leurs intérêts. Il appelle les gouvernants à augmenter la production pour créer un climat d’équilibre sur le marché.

«Il faut savoir que, les opérateurs économiques ne peuvent pas travailler en perte même s’il y a une mesure contraignante, ils doivent toujours chercher à sauvegarder leurs intérêts, ils craignent qu’il y ait une appréciation instable ou temporaire et que pour baisser le prix, il faudrait attendre. Donc, si elle dure, en ce moment-là, les opérateurs économiques vont également aussi baisser le prix de leurs marchandises surtout ceux qui sont importés. En lisant le livre de Jules Sambwe intitulé ‘‘dernier pays pauvre du monde’’, l’auteur note que la République Démocratique du Congo  ne peut prétendre à une monnaie stable qu’à  la condition de s’imposer une conduite de bonne gouvernance incarnée par la discipline budgétaire et une politique monétaire qui lie l’évolution de la masse monétaire à celle de la production. Nous pensons que la solution qui serait la plus durable et la plus meilleure est de plus produire en réduisant les importations  pour créer un climat d’équilibre  sur le marché », conseille cet enseignant.

Signalons que ces jours en ville de Butembo, sur le marché parallèle comme pour les cambistes, le taux varie entre 2500 et 2600. Pour les opérations commerciales, le taux de change varie entre 2800 et 2900 francs selon les zones. 

Selon l’agence presse congolaise, ACP  c’est  depuis lundi 22 septembre dernier que la monnaie nationale s’est appréciée sur le marché de change, passant de 2950 pour 1$ à l’achat et de 2850 à 2550 voire 2600 sur le marché parallèle.

Par contre, l’agence Ecofin soutient que la monnaie nationale s’est appréciée d’environ 11,6% sur le marché officiel autour de 2548 francs congolais  pour un dollar.

La banque centrale encourage ainsi explicitement les opérateurs économiques, ainsi que le ménage à effectuer leurs transactions en monnaie nationale.

                                                          Samuel Lukalango