Butembo : Catholiques, musulmans, ECC, anglicans et adventistes invitent à ne jamais abandonner les terres tout en protégeant la vie humaine et les infrastructures
« Demeurons fervents dans la prière et sans jamais abandonner nos terres, n’oublions jamais cette règle d’or : ‘‘Ne faites pas à l’autre ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse’’ ». C’est cette conclusion que les Chefs de 5 Confessions religieuses chutent leur Message à tous les croyants et hommes de bonne volonté.
Les auteurs de ce Message sont Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech, Evêque du Diocèse catholique de Butembo-Beni ; Révérend Pasteur KALIPI MUTONDWE Dénis, Président de l’Eglise du Christ au Congo (ECC Butembo) ; Monseigneur MUHINDO ISESOMO Adolphe, Evêque du Diocèse anglican du Nord-Kivu ; Pasteur MAKEO KAMBALE KIRINDERA de l’Eglise adventiste du 7e jour et l’Imam Sheikh MUMBERE KISAKA Hassan, Représentant légal de la Communauté islamique de Butembo-Lubero.
Ils ont signé ce message le 5 juillet 2024 à la suite de la situation sécuritaire actuelle. « En ce moment de fortes tribulations accentuées par la prise de Kanyabayonga, tribulations charriant des violences physiques, verbales, psychologiques…, avec malheureusement des pertes en vies humaines que nous déplorons, nous chefs des confessions religieuses en ville de Butembo, au nom de notre foi en Dieu, le Tout-Puissant et riche en miséricorde, et en raison de notre responsabilité devant l’humanité et devant l’histoire, voudrions compatir avec vous tous et vous toutes », amorcent-ils leur Message intitulé : « Recherchez tout ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle ».
Ces chefs religieux constatent que la chute de Kanyabayonga, qui semblerait être comme le rempart entre les territoires de Rutshuru, Walikale et Lubero, a ouvert la voie à des sentiments et actes de désespoir tels que les déplacements massifs des populations, la justice populaire ou impopulaire selon eux, tueries, incendie et destruction des infrastructures acquises péniblement, tracasseries des populations parmi lesquelles les déplacés internes et les humanitaires, actes de vandalisme comme mettre du feu sur le goudron, attaques contre les immeubles administratifs et commerciaux, contre les résidences ou domiciles des innocents, contre les véhicules, les kiosques, les arbres et les ponts.
« A cet égard, il est malheureux de constater que nombreux jeunes semblent investis dans cette mission autodestructrice, contreproductive qui, en somme, ne fait qu’aggraver notre calvaire, notre souffrance… Nous créons ainsi l’insécurité dans l’insécurité. Allons-nous continuer à ajouter l’irrationnel à l’irrationnel, à mettre l’insécurité dans l’insécurité, à augmenter la souffrance à la souffrance, accentuer nos malheurs au point d’être accusés de nous entretuer nous-mêmes et d’être acteurs de nos propres malheurs ? », interrogent ces chefs religieux.
Dans la foulée, ils condamnent l’attitude d’un soi-disant patriote qui peut s’arroger de tracasser, voire escroquer ses frères et sœurs en détresse, traumatisés et paupérisés en leur imposant des jetons et des frais illégaux à payer devant des barrières illégalement éparpillées dans les villes et territoires ; avec la mauvaise image qui s’ensuit.
Ceux-ci s’interrogent également sur le mutisme qualifié d’incompréhensible des élus du peuple au lieu qu’ils éclairent leurs bases électorales.
Ces chefs religieux invitent la population à adopter des attitudes rationnelles et éthiques vis-à-vis des personnes et de leurs biens. « On ne répond pas à la violence par la violence. En cas de soupçon d’infiltration ou de complicité, s’en remettre aux services de sécurité. Tout en restant vigilants, des jeunes doivent éviter de s’associer à des gens, à des personnes dont ils ignorent les intentions, les mobiles de leurs actes. Ils doivent également éviter d’agir sur base des rumeurs, des manipulations politiciennes et des forces mystiques, ou des drogues, des chanvres et stupéfiants, des boissons impropres à la consommation, des faux prophètes, des soupçons, de vengeance et règlement de comptes », exhortent-ils.
En définitive, ils prescrivent à chacun de tout faire pour protéger et défendre la vie humaine, les infrastructures et structures de bien commun.
Jures Kizito et Patient Akilimali