Butembo-Beni : Le Conseil pastoral dénonce les meurtres de plus de 250 civils en une semaine sans le moindre accompagnement des autorités
C’est un contexte préoccupant dans lequel s’exerce la pastorale en diocèse de Butembo-Beni. Constat des membres du Conseil pastoral diocésain réunis du 16 au 17 septembre 2025 autour de l’Evêque diocésain à l’ouverture de l’année pastorale 2025-2026. Le message intitulé « A l’écoute de l’Esprit-Saint » qui sort de ces assises a été rendu public le soir de lundi 22 septembre 2025.
Les participants lancent ce message de dénonciation, de protestation et d’espérance après avoir écouté les rapports de 15 doyennés du Diocèse de Butembo-Beni. «De l’ensemble de ces différents rapports, il ressort que notre contexte est marqué par une insécurité devenue chronique, voire endémique, et de plus en plus cruelle, caractérisée par des tueries dues aux actions soit des ADF-NALU, soit d’autres malfaiteurs non autrement identifiés», amorcent les membres du Conseil pastoral diocésain.
Ceux-ci déplorent l’insécurité caractérisée par l’incendie des maisons d’habitation, des écoles, des infrastructures de santé, des tracasseries avec des barrières et exigence des taxes indues sur les routes, la présence des groupes armés incontrôlés, la libéralisation de la consommation des boissons fortement alcoolisées, des drogues et autres stupéfiants qui déciment à petit feu nos populations, en particulier, les jeunes.
«Aujourd’hui, nous constatons une recrudescence des tueries quasi quotidiennes : à Ntoyo, Oïcha, à Mabasele, à Musuku, à Mbau… Tenez ! En une semaine, plus de 250 personnes ont été tuées sans le moindre accompagnement de la part des autorités nationales. Même dans les zones contrôlées par le Gouvernement ou par l’AFC/M23, la sécurité n’est pas toujours garantie », poursuivent les membres du Conseil pastoral.
A part cette insécurité, ils remarquent avec consternation et stupéfaction des actes de profanation des églises et lieux de culte avec des scènes décrites comme des actes barbares irrespectueux de ces édifices inviolables.
Bien plus, ceux-ci s’inquiètent du déplacement des habitants, source de la promiscuité consécutive à la surpopulation dans des milieux d’accueil.
«Ailleurs, il s’observe curieusement et paradoxalement le remplacement irrégulier de certaines autorités coutumières, la présence des personnes non identifiées dans certaines montagnes, la restriction de la liberté d’expression par la fermeture de certaines radios communautaires», s’alarment-ils.
Ces membres du Conseil pastoral diocésain présentent leurs condoléances chrétiennes aux familles éplorées, s’indignent de la façon dont la situation se détériore chaque jour et condamnent cette situation alarmante.
Patient Akilimali