Butembo-Beni : Ces défis qui aggravent la situation dans laquelle la pastorale est exercée
La pastorale est sérieusement menacée par la crise multiforme en diocèse de Butembo-Beni. Elle est de nature socio-politique, sécuritaire, financière et spirituelle. C’est une désolation exprimée ce mardi 15 avril 2025 par l’Evêque de Butembo-Beni au cours de la messe chrismale dite en la cathédrale.
Par messe chrismale, il faut entendre la célébration au cours de laquelle l’évêque diocésain, entouré des prêtres de son diocèse, procède à la bénédiction de saintes huiles : celle prévue pour l’onction des malades, celle des catéchumènes et le saint chrême à utiliser pendant 12 mois.
Au cours de la même messe, les prêtres renouvellent leurs engagements sacerdotaux. Et l’homélie prononcée ce jour par Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech a consisté en la présentation du contexte dans lequel la pastorale s’exerce dans son diocèse, des conseils pour un sacerdoce réussi et des recommandations.
Au chapitre du contexte, l’Ordinaire du lieu a peint un tableau sombre.
« Qu’il suffise de mentionner la guerre de l’Est de notre pays avec son cortège de malheurs, l’occupation et les pillages d’un certain nombre de paroisses du Sud de notre diocèse d’un côté et de tueries sporadiques dans les zones pastorales du centre et surtout du nord du diocèse, ainsi que les tracasseries par rapport à la circulation libre des personnes et de leurs biens », a-t-il amorcé.
Pour Monseigneur SIKULI, ce contexte est suivi des défis qui ne font qu’aggraver la situation.
« La déviance du sens du sacré, l’affaiblissement de la foi, l’affadissement du dogme, le nombre croissant de sectes et de mouvements religieux, l’islamisation progressive de tendance fondamentaliste, le relativisme des exigences morales de la vie chrétienne, l’effritement de valeurs et la culture des antivaleurs telles que le mensonge, la division, le non-respect de la parole donnée et du bien commun, la perte du sens de l’honneur et de la dignité, la malhonnêteté, la mauvaise gestion, la corruption », a-t-il poursuivi.
Dans la foulée, il a condamné les conflits armés, la misère et la pauvreté, la perte du pouvoir d’achat de la population, la destruction des œuvres d’apostolat comme les écoles et les hôpitaux, sans oublier les domiciles des particuliers, les fermes et les champs.
Monseigneur SIKULI a poursuivi que son diocèse porte ce poids en communion avec les diocèses éprouvés de différentes manières tels que Bukavu, Uvira, , Bunia, Goma Kisantu et Kinshasa.
Cette messe a été pour lui l’occasion de rappeler que les prêtres sont nés du sacerdoce unique du Christ qui doit maintenir allumée la flamme d’espérance du peuple de Dieu, dont le vécu est confronté à la crise multiforme illustrée.
Patient Akilimali