Butembo : 3 mois après la suppression des cachots B2 ou T2 FARDC, quels résultats ? Lecture de l’Auditorat militaire et du REDHO

Trois mois déjà depuis que l’Auditeur militaire, garnison de Butembo, a décidé de la suppression des cachots des Services du Bureau II dit T2 des FARDC au centre-ville de Butembo. En effet, le Major Magistrat NKUWA MILOSI Georges avait procédé à la fermeture desdits amigos le lundi 09 septembre 2024. Trois mois après, quels résultats ?
Radio Elimu, La Voix de l’UOR, a contacté un activiste des droits de l’homme et l’Auditeur militaire pour évaluer l’exécution de cette mesure.
Le Coordonnateur du Réseau pour les Droits de l’Homme, REDHO, parle de quelques avancées. Toutefois, Maître MUHINDO WASIVINYWA fait constater que l’Auditeur militaire a encore du travail à faire.
« On dira quand même qu’il y a une évolution. Parce que sur 4 cachots qui existaient, c’est seulement un cachot qui fonctionne. Et, on a sur concentrer tous les services T2 dans un bâtiment. Toutefois, nous continuons à recevoir des réclamations et des alertes dénonçant les cas d’arrestations dans leur cachot, nous en avons quelques cas de la détention arbitraire. Il y a aussi le monnayage des libérations de certaines personnes de certaines personnes. L’Auditeur a encore à faire par rapport à cela », analyse le Coordonnateur du REDHO.
Contacté, l’Auditeur militaire parle d’une mesure qui a déjà produit ses fruits. Le Major Magistrat NKUWA MILOSI Georges note que les cachots scellés ne sont plus opérationnels.
Il ajoute toutefois que le T2 peut toujours arrêter en cas des matières reconnues par la loi mais la détention dans le cadre de l’instruction préjuridictionnelle d’un dossier revient à l’Auditorat.
A l’en croire, s’il y a encore de dérapages dans ce sens, le concerné doit se pointer à l’Auditorat pour dénoncer. « Il y a une évolution. Si vous posez la question, on vous dira que les arrestations ne s’y font plus comme avant. Mais, s’il y a des dérapages, je suis au bureau de 8 heures à 17 heures, venez m’en parler. A la minute, l’inspecteur judiciaire va effectuer une descente pour aller prendre en charge ce cas de dérapage », encourage l’Auditeur militaire, garnison de Butembo.
Pour rappel, la fermeture des cachots T2 était consécutive aux dénonciations faites au sujet des arrestations arbitraires que ce service menait à l’endroit des habitants.
« Ainsi donc, sera considéré comme ayant commis l’infraction d’incitation des militaires à commettre un acte contraire à la discipline et au devoir, prévue et punie par l’article 88 du Code Pénal Militaire, quiconque initiera une action devant ces offices de Bureau II, ou quiconque accompagnera une personne à comparaître comme plaignant ou accusé devant ces offices, pour des faits ne relevant pas de la sécurité nationale», avait motivé l’Auditorat Militaire, pour faire comprendre le leitmotiv de sa décision qui date de 3 mois maintenant.
Les dispositions prises consistaient notamment au fonctionnement du service T2 dans un seul bâtiment. Bien plus, en cas d’arrestation pour des causes d’atteinte à la sécurité nationale, il sera question de l’utilisation exclusive de l’Amigo de Rughenda au camp militaire.
Notons que les cachots de Bureau II fermés étaient opérationnels près du pont CUGEKI vers l’évêché de Butembo-Beni, sur Avenue du Stade près du Logement La Chute et au bureau du Département pour la Sécurité des Frontières, DSF ex DEMIAP, au centre-ville, sur Avenue Mikundi.
Patient Akilimali