Beni : Un mort,  plus de 3 000 $ et 67 téléphones emportés ; entre autres dégâts lors d’une nuit d’insécurité à Oïcha

Beni : Un mort,  plus de 3 000 $ et 67 téléphones emportés ; entre autres dégâts lors d’une nuit d’insécurité à Oïcha

28. juin 2025 Allgemein 0
Partager les articles de Radio Elimu UOR

La commune rurale de Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, traverse un moment de criminalité sans précédent. En témoignent des incursions enregistrées la nuit du vendredi 27 à ce samedi 28 juin 2025.  

D’abord, vers une heure du matin, en cellule Bashu  du quartier Bakaiku, des hommes armés non identifiés ont assiégé la résidence d’un opérateur économique bien connu, Monsieur Wasi KAMBALE MUNDUWANDI.

La victime a été froidement abattue par balles réelles. Selon le bourgmestre adjoint de la commune de Oïcha, des bandits munis des armes à feu et blanches ont indiqué qu’ils ne cherchaient que cet homme. Ils lui ont logé deux balles avant d’aller succomber à ces blessures dans une structure sanitaire.

L’autorité communale invite chacun à appuyer les enquêtes pour rechercher la cause de ce meurtre qui, selon elle, a été commandité. « Quatre porteurs d’armes vêtus en tenues similaires des FARDC ont surgi. Et après l’opération, ils se sont échappés à bord d’une moto. Nous devons nous interroger les uns et les autres », exhorte-t-il.

Presqu’au même moment, en cellule Aliaki près de GREFAMU, des bandits armés ont tiré des balles en opérant chez un certain Néhémie LUHAVO.

En accédant à l’intérieur d’un shop  de vente téléphones, ils ont pillé plus de 17 téléphones à système androïde, 50 téléphones à système gynoïde, 2 000 dollars américains, une somme d’argent en francs congolais évaluée à 1 000 dollars.

Près de là, chez un certain Jean-Marie KIYANA, ils ont pillé des boissons alcoolisées dans une cafétéria après avoir crépité plusieurs balles. Ils ont  également emporté 100 000 Francs congolais.

Le Bourgmestre adjoint de Oïcha, KAMBALE KIBWANA Jean-de-Dieu, indique que les enquêtes vont concerner la population et les agents de sécurité. Par la suite, une rencontre aura lieu pour  ausculter cette  situation.

« La fois passée, on l’a même dit que l’ennemi était en train de changer de mode opératoire. C’était au niveau des taximen. Il a tué les taximen, il emporte les motos. Aujourd’hui, voilà, l’ennemi commence maintenant à entrer dans des boutiques, dans des maisons où il estime qu’il y a du cacao, où il y a des shops, des téléphones. Ils sont en train d’entrer là-bas. Donc, nous devons être tous vigilants. Donc, le comité de sécurité de la commune doit être tellement aux aguets et alerté. Et nous proposons déjà, dans moins de deux jours, convoquer une réunion extraordinaire de sécurité et une réunion élargie pour que nous puissions nous dire d’abord nous, les choses à l’interne, qu’est-ce qui ne va pas. Nous, comme comité de sécurité et aussi comme société civile avec toutes ses composantes. Nous devons nous dire des choses d’une manière fraîche. Qu’est-ce qu’il y a finalement ? Nous savons que nous sommes déjà infiltrés. Des bandits sont au milieu de nous. Nous vivons avec ces bandits. Tirez attention. Surveillons-nous tous ! », indique-t-il au micro de Janvier KOMBI, attaché de presse en commune de Oïcha.

A ce sujet, l’activiste des droits humains KAMBALE MUSAVULI Prince, parle d’un mort, un blessé grave et plusieurs biens emportés lors de cette opération. Il se pose plusieurs questions relativement au rôle des agents de sécurité.

« Depuis février 2025, Oïcha connaît une multiplication des assassinats ciblés, principalement contre les moto-taximen. L’élargissement des cibles aux notables économiques renforce les soupçons d’une organisation criminelle structurée, voire d’une infiltration d’éléments armés dans le tissu urbain. Des questions légitimes se posent : Sommes-nous face à des ADF « domestiques » opérant discrètement en ville ? Y a-t-il complicité au sein de certains services de sécurité, notamment dans la gestion locale de la sécurité à travers la structure CCO ? Face à cette escalade, la population d’Oïcha exige des réponses et des actions urgentes : Des enquêtes indépendantes, Le rétablissement de la sécurité dans tous les quartiers, La justice pour les victimes. Réveillons-nous, habitants d’Oïcha. La vie humaine ne peut continuer à être sacrifiée dans le silence et l’impunité. Trop, c’est trop ! », insiste Maître KAMBALEMUSAVULI Prince.

Ces deux incidents survenus à quelques heures d’intervalle dans la même commune illustrent une tendance alarmante de criminalité ciblée, qui touche désormais les opérateurs économiques après plusieurs mois d’attaques visant les conducteurs de taxi-moto.

Patient Akilimali